Le journal de l'aventure

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Les photos de l'Aventure

25 juin 2003 :

Les photos des bateaux, champagne et tests :-) dans la piscine

30 juin 2003

Départ demain!!!!
Enfin le grand jour!  On charge les kayaks et le matériel sur la voiture et nous partons pour l'Italie, à Piombino

Le départ !!!!

1-2 juillet 2003: 1ère partie du voyage: la traversée vers la Corse

Blocage du à la météo. Vent force 5-6.

3 juillet 2003

Traversée Piombino (Italie) - Ile d'Elbe: 15 km.
Puis 25 km le long de l'ile d'Elbe pour se rendre le plus à l'ouest de l'île.
En tout, 40 km pour le premier jour de navigation, qui se sont très bien passés 

4 juillet 2003

Vent force 4 bien établi. On reste au bivouac. 

5 juillet 2003

Traversée Ile d'Elbe - Ile de Caprera: 40 km.

6 juillet 2003: 2ème partie du voyage: la Corse

Traversée Caprera - Cap Corse: 33 km.
Mer d'huile sur les 2 traversées. Le plus dur n'est pas l'effort physique mais plutôt d'éviter tous les bateaux! 

15 juillet 2003

Résumé jusqu'au 15 juillet.
330 Kilomètres au compteur, ce qui nous amène à Ajaccio. Premier paris gagné: On a reussi à rejoindre la Corse en Kayak sans aucune assistance apres un périple de 110 Kilomètres en passant par l'ile d'Elbe et l'ile de Capraia. (Traversée entre les iles de 15Km, 40 Km puis 30 Km). 
Peut etre sommes nous les premiers à le faire en kayak de mer sans assistance?
La mer menaçante au début s'est adoucie progressivement pour nous laisser naviguer sans aucun soucis. Quel plaisir de traverser un banc de bonite sautant en tous sens en crevant la surface paisible de l'eau. Quel plaisir de voir sous nos coques de noix le bleu profond de la pleine mer, plaisir de se baigner au milieu, dans "le bleu", pour se raffraichir, plonger vers les profondeurs sans fin dans une apnée revigorante. Etre saisi par la pureté de l'eau , bleu profond et lumineux. Plaisir de faire corps avec cet élément grâce à nos kayaks qui sont si proches, tellement en harmonie avec les vagues, l'ecume et le vent.
Mais aussi stress à cause des ferries qui croisent nombreux dans ces eaux. Voir l'étrave menaçante d'un monstre d'acier fusant à 25 noeuds vers nos tout petits "navires" n'est pas tres rassurant meme avec un reflecteur radar sur notre pont.

Apres l'émotion des traversées, la joie de se retrouver à caboter le long du litoral merveilleux de la Corse. Nous avons franchi le cap Corse, ou une tribu de dauphins nous attendaient, encore une fois la mer nous fit présent du superbe spectacle de ses joyeux habitants. Toujours joueurs, toujours prets à jaillir hors de l'eau dans toute sortes de positions. Quelle joie de voir leurs ailerons surgir à quelques mètres de nous, d'entendre leurs respirations.
Apres le Cap, en coupant le golfe de Saint Florent (12 Km de traversée) pour rejoindre le désert des agriates, un aileron apparut à coté de nous. Etait-ce un petit requin ou un autre poisson pélagique (thon, espadon), nous n'avons pas la réponse, mais lors des traversées de golfes nous recevons bien souvent la visite des baroudeurs du large qui sembent intrigués par nos petites embarcations silencieuses. En traversant le golfe de Sagone (19 Km), plusieurs gros poissons de plus de 1M vinrent naviguer assez profond sous nos kayaks, le temps d'enfiler les masques et de se jeter dans le bleu et ils avaient déjà filés.

En moyenne nous effectuons des étapes journalière de 30 Km quand la meteo nous permet de naviguer ou que nous ne prenons pas de jour de repos.
Le soir nous montons un bivouac sommaire, sans tente, on dort en général en hamac, parfois directement au dessus de l'eau entre des rochers. Là aussi quel plaisir de dormir dans des endroits superbes, pouvoir la nuit ouvrir les yeux et voir les étoiles, sentir la mer respirer toute proche.
Le hamac nous permet de nous poser presque n'importe où. Un jour que nous naviguions le long du cap Corse, alors qu'il commencait à se faire tard, nous ne trouvions pas la petite crique sauvage qui nous aurait abrité pour la nuit, il n'y avait que de la falaise. sur un chaos de bloc au pied de la falaise on hissa les kayaks, et on fixa les hamacs à même les blocs, et on passa une nuit on ne peut plus confortable alors qu'il aurait été impossible de dormir sur le sol.
Le voyage se déroule pour l'instant tres bien. Les seuls petits soucis sont des plaies qui cicatrisent mal avec l'eau de mer et de petites tendinites à gerer. 
On devrait atteindre le sud de la Corse vers le 22 juillet comme prévu. 

16 juillet 2003

La traversée du Golfe d'Ajaccio est mouvementée, beaucoup de ferries, de plus un fort vent (force 4-5) et les vagues nous contraignent à avoir une faible vitesse de progression.

20 juillet 2003

Nous avons dépassé Propriano et sommes dans une petite crique bien tranquille et qui regorge de poissons, nous en profitons pour nous reposer avant d'attaquer dans quelques jours la traversée vers la Sardaigne (arrivée en Sardaigne prévue aux alentours du 24 juillet).

25 juillet 2003: 3ème partie du voyage: la Sardaigne !

La traversée des bouches de Bonifacio s'est déroulée sans problèmes, sur une mer d'huile, sans bateaux, avec quelques apnées au beau milieu. Entre Ajaccio et les bouches de Bonifacio nous avons pu manger beaucoup de poissons, c'est cool !
Nous sommes arrivés en Sardaigne le 23, la traversée a été très éprouvante, avec un vent force 5 à 6, on a pu un peu naviguer vent arrière malgré tout.
Il y a eu quelques avaries sur le kayak d'Olivier, qui avait mal monté son gouvernail: son support s'est cassé. On a pu réparer en utilisant le polyéthylène emporté et en le chauffant avec le réchaud à gaz.

Malgré le fait que nous soyons à l'abri des côtes, il y a un gros courant d'ouest., on a essayé de tracer vers l'île de Tavolara, mais on a du s'arreter vers cap Figari, à cause d'un vent de force 5 et de rafales à 6. Du coup la place à l'ombre du seul arbre présent est ch&eagrave;re !

Nous attaquons maintenant la 3ème partie du voyage en Sardaigne, et nous sommes en ce moment au niveau d'Olbia.
 

27 juillet 2003

Nous avons parcouru 545km jusqu'ici, nous sommes sur l'île de Molara, juste en face de l'ïle de Tavolara, telle une "Sainte Victoire" plongeant dans la mer, un grand monolithe blanc et la mer bleu devant. C'est un immense bloc de calcaire de 565m de haut juste en face de notre île granitique, à seulement 2km, c'est magnifique !
(Un de nos 'abonné' à la lettre d'information me signale que l'on peut voir quelques photos de l'île ici : http://www.etarque.com/guest-fr/fecaps/tavolara.html 
merci ! 
J'ajouterais un site avec de magnifiques photos (et pas seulement de la Sardaigne d'ailleurs), n'hésitez pas à aller visiter http://www.alain-rempfer.com/introsardaigne.html   , ça vaut le coup d'oeil ! )
Après les 2 dernières étapes avec un vent  de force 5 à 6, le vent est enfin tombé, nous sommes dans une jolie petite crique, c'est le paradis :)

29 juillet 2003

Nous n'avons pas bougé depuis quelques jours, le vent s'engouffre devant nous et nous piège sur l'île de Molara, il doit bien atteindre force 6.
Il se calme en général dans la soirée et nous allons faire une tentative ce soir pour nous echapper, sans prendre de risques inutiles !
L'île de Molara mérite son nom: elle est pleine de rats ! Ils ont attaqué à quelques reprises notre matériel.
Heureusement, il y a de l'eau potable, et les habitants des deux maisons au sommet de l'île, à 45mn de marche, nous y ont offert l'apéro, sympa !

30 juillet 2003

L'évasion a réussi ! :)

1er aout 2003

On est à Gonone, environ au tiers de la Sardaigne, il y a un gros vent tous les jours.
Nous avons parcouru 650 km, et donné plus de 300 000 coups de pagaies !

4 aout 2003

On est à Arbatax, à la moitié de la Sardaigne, le vent tombe enfin !
Nous avons longé de superbes falaise de calcaire de 500m de haut depuis Cala Gonone.

10 aout 2003

Nous voilà à la pointe sud-est de la Sardaigne, on a fait environ 770 km.
La météo est au beau fixe depuis quelques temps et on profite des côtes. Le paysage est diversifié mais pas aussi sauvage que ce à quoi on s'attendait. On longe une côte par moment granitique, à d'autres en calcaire, ou bien de grandes plages, c'est quand même assez sympa.
Les sardes sont vraiment très accueillants, on a rencontré quelqu'un sur un kayak ponté qui nous a invité à manger chez lui, dans sa maison en bord de mer, et qui nous a aidé à repérer les criques et peut être aussi pour trouver un bateau lors de la traversée vers l'île de la Galite.
Nous sommes maintenant dans la phase où nous cherchons la meilleur option possible pour le bateau, et nous avons de bonnes pistes.
Il est prévu qu'on effectue la traversée vers le 15 aout, si la météo le permet.
Maintenant on se dirige vers le Golfe de Cagliari, et on va donc commencer à s'occuper des préparatifs pour la traversée.
 

14 aout 2003

Nous sommes arrivés à Cagliari le 12 aout.
La personne que nous avions rencontré sur un kayak il y a 5 jours et qui nous avait invité, nous avait dit que c'était son rêve d'aller en Tunisie en kayak, et que ce qu'on fait est génial :)
On a sympathisé et il nous avait parlé d'un certain Angelino à Cagliari qui pourrait peut être nous accompagner en bateau pour la traversée. Depuis que nous sommes dans le sud de la Sardaigne, on s'est arrêté dans tous les ports pour essayer de trouver un accompagnateur.
En arrivant au port de Cagliari, on demande au premier bateau s'il connait Angelino, et là le gars nous a reconnu de suite en nous disant "Ah, c'est vous qui faites la traversée en kayak, etc", la moitié du port avait l'air d'être déjà au courant de notre arrivée et de notre périple !
Il nous a dit qu'il le connaissait et l'appelait de suite, en attendant il nous a invité à manger des pâtes sur son bateau. Encore une fois depuis que nous sommes en Sardaigne, et malgré notre maigre vocabulaire en italien, l'accueil est particulièrement chaleureux, et il y a une super hospitalité !
On a donc fini par rencontrer Angelino, on a dormi un soir sur son bateau et il nous a fait un peu visiter Cagliari. Il nous propose de nous accompagner, mais n'est disponible que jusqu'à samedi.

Maintenant, nous avons un peu avancé, on a fait environ 25km et traversé le golfe de Cagliari avec un vent de force 3 à 4 de face.
On a longé une raffinerie, c'était vraiment très impressionant, c'est réellement énorme !!! Il y a des pontons qui font 1 à 2 km de long, des pétroliers immenses !
Ca fait bizarre de passer en kayak à côté, on se sent vraiment tout petit.

Nous avons parcouru 850km, on annonce un vent de force 2 à 4 venant du sud, donc de face, et Angelino ne peut plus nous accompagner après samedi. On n'a pas encore décidé si on partait demain, ou bien si on attend plus tard en trouvant un autre bateau.

14 aout 2003 La traversée vers l'Afrique !

Nous partons ce soir pour la traversée, idéalement, on devrait arriver dans la nuit de vendredi à samedi, à raison de 5km/h en moyenne sur 150km, c'est la partie la plus sportive de notre périple, ce qui lui donne un vrai goût de challenge :) et en même temps nous n'avons encore jamais été aussi loin des côtes, au milieu de la mediterrannée. On devrait mettre une trentaine d'heure,   Inch'Allah  :) 14 aout 2003, 19H30 locale départ pour une traversée hallucinante, l'expérience la plus folle de notre existence.

Le 14 aout au matin on pensait encore partir pour la traversée le lendemain voir le surlendemain du cap Spartivento distant encore de 25 Km, mais nos dernières infos méteo nous donnent une fenêtre possible de 48 heures à partir du milieu de journée. Ensuite vent de force 5 de 3/4 avant annoncé. Au niveau du bateau d'accompagnement c'etait possible de partir au plus tard le surlendemain apres on perdait ce bateau. La méteo pour les 48 heures annonçait, du vraiment pas génial, du 2 voire 3 de face mais ça restait jouable, en plus nous n'étions pas encore arrivés au cap Spartivento ce qui voulait dire partir pour 165 km au lieu de 150. Nos estimations à cause du vent et de la distance passaient de 30 à 40 heures. La seule solution était donc de partir le jour même. Apres un petit conciliabulle on décide de tenter le coup.

Donc départ en soirée, après que la forte brise de mer ait baissé, sous les encouragements des plaisanciers présents au mouillage.
Coucher de soleil en toile de fond et vent nul, supers conditions pour le moment. La nuit tombe rapidement et la fraicheur est bien agréable. Toute la nuit on n'a pas ou peu de vent. Le bateau d'Angelino, Solomia, nous accompagne à quelque distance. On avance plutot bien pendant ces premieres heures, notre moyenne est superieure à 5 Km/H. Donc pour nous le moral est au beau fixe.
C'est du côté du voilier que survient le premier problème. Ils estiment notre vitesse de progression à moins de 4 Km/H et pensent donc s'embarquer dans une aventure de plus de 50 heures. Et c'est vrai que pour eux la tâche n'est pas marrante. Finalement apres une petite discussion et les données rassurantes de notre GPS, ils acceptent de continuer à nous soutenir dans cette tâche ingrate, et pour ca nous les remercions vraiment du fond du coeur car ils joueront leur rôle à la perfection. Angelino ne dormira que 3 heures pour veiller sur nous. Un grand MERCI donc à Angelino, Sergio et Maurizio, tout l'èquipage de Solomia. Pendant la nuit on dirigera nos kayaks en se servant des étoiles comme point de repère. Etrange sensation que de naviguer au milieu de la Méditerannée en fixant les constellations comme le faisaient les navigateurs du passé. Et puis le plaisir de voir changer le ciel tout au long de la nuit, de suivre d'abord le scorpion, puis la voie lactée, et plus tard Mars. D'assister au lever de la lune sur l'horizon, disque rouge virant progressivement au blanc lumineux au cours de son ascension.
plouf plouf Plouf PLOUF PPLLOUFFF, un gros poisson (probablement un thon) brise le silence de la nuit paisible de ses sauts puissants dans notre direction. Un peu plus tard un dauphin viendra croiser notre route et passera à quelques centimètres de la pagaie d'Olivier. Stéphane et Johanna se baignent au clair de lune et font de petites apnées dans la mer endormie.
Lever de soleil somptueux, on a parcouru 60 Kilometres depuis le départ, c'est pas si mal en sachant la suite.

Journée du 15 Août

Début de journée super, pas de vent. Supers impressions d'être dans la cuvette (ne voir aucune côte). L'atmosphère est légérement laiteuse et nous donne l'impression de pagayer dans les dépendances du paradis. Pas mal de dauphins et de supers baignades dans le bleu pour un peu se dégourdir. Lors d'une de ses petites escapades hors du kayak Johanna tape sur l'eau en nageant, à peine est elle remontée dans le kayak, un aileron est apparu à 30 mètres du kayak puis apres 5 mètres à fendre la surface a disparu, ce n'était pas un aileron de dauphin... Un peu plus tard on voit une baleine.
Puis petit à petit le vent se lève il passe force 2 de face.

Nuit du 15 au 16 août

Ensuite il forcit et passe à force 3 de 3/4 avant puis force 4 de travers avec la mer qui va avec. Les vagues déferlent et balayent les ponts des kayaks. Si ça forcit encore on pense arrêter pour des raisons de sécurité. Mais finalement le vent n'augmente pas. On commence à être très très fatigués. Les yeux tombent et les muscles se relâchent. Notre vitesse chute aux alentours de 3 Km/h de moyenne. La mer vibre autour de nous, les vagues roulent et les dauphins sautent et battent l'eau partout autour de nous, on a l'impression qu'on va leur faire mal en plongeant nos pagaies dans l'eau. A un moment de très gros dauphins arrivent vers nous, on voit leur masse imposante se dessiner au clair de lune. On a pensé d'abord à des orques et on s'est demandé s'ils n'allaient pas avoir envie de goûter à nos kayaks. Apparemment il n'y aurait pas ou extrêmement peu d'orques en Méditerranée, peut-être était-ce des globicéphales? En tout cas les kayaks ne semblaient pas à leur goût et ils disparurent bien vite dans la nuit. Certains d’entre nous dorment pendant des périodes de quelques secondes d’affilée tout en continuant à pagayer. Johanna, au milieu de la nuit, est complètement épuisée, ses yeux se ferment tous seuls et ses bras refusent toute activité. Elle se recroqueville sur le kayak et alterne, pendant quelques heures, plusieurs micro siestes de 10 minutes avec du pagayage. On commence tous à avoir des hallucinations, on voit la terre partout, on imagine la Galite comme une île énormément haute, de plusieurs milliers de mètres avec des grandes falaises qui tombent dans la mer. On voit tous cette côte énorme et on ne suit plus le phare mais la côte elle même. Mais comme cette côte est le fruit de notre esprit on se dévie de notre route et il nous faut nous persuader que ce qu’on voit n’est qu’un mirage

Journée du 16 août

Le soleil finit par se lever et là on voit vraiment l’île, menue sur l’horizon, on est vraiment étonné de ne pas voir les falaises. Durant la nuit on a tellement eu l’impression de naviguer à côté de terres qu’on se retourne sans arrêts pour les voir, mais derrière nous il n’y a que la mer. On continue d’avoir des hallucinations, entre autre, Stéphane voit des champs de pagaies et des champs de voiles, Johanna voit des pontons énormes faits de brumes, elle a l'impression qu'il y a des rochers partout et même qu'on en traverse certain, Olivier a l’impression qu’il va heurter violemment l’horizon et se fait peur avec sa pagaie qui apparaît à chaque coup de rame dans son champs de vision latéral. Un moment il ne souvient plus de ce qu'est la Galite, il croit que c'est un village dans les Alpes! On commence à délirer, à dire et chanter n’importe quoi, a pousser des cris, comme si on était saoul. Cette nuit on aura parcouru 30 kilomètres en 9 heures...
Ils nous reste 25 kilomètres à parcourir, ce furent les plus longs de la traversée. Le fait de voir la côte et d'avoir l'impression de ne jamais s’en approcher est très difficile, surtout avec la fatigue accumulée. Heureusement les dauphins sautent et leur joie de vivre nous donne de la force. Le bateau nous laisse à 10 kilomètres de l’île. On touche enfin la terre tunisienne à 14H00 soit plus de 42 heures après notre départ . Pour la dernière demi-heure on aura du force 5 en latéral, ouf on est passé juste dans la fenêtre!

17 aout

Nous sommes arrivés sur l'Ile de la Galite, apres 42h et 170 km !!

On essaye de marcher pour sortir de l’eau mais notre oreille interne a perdu ses repères et nos jambes ne nous portent plus, c’est en rampant qu’on se hisse sur l’île! Encore une étrange sensation de ne plus savoir marcher. On dort pendant 30 heures d’affilée. Alors qu’on pensait ne pas trouver d’eau sur l'île, des sources résurgent partout, le poisson abonde, la Galite c’est la méditerranée d’il y a un siècle. Repas de mérous et langoustes, le pied total. On se prend 3 jours de repos sur cette île de robinson sans aucun touriste. Mais par contre aucun moyen de contact avec le monde d’où le manque d’infos des derniers jours. Le 20 août on effectue notre dernière traversée pour toucher le continent africain au niveau du cap Serrat en Tunisie.
Nous effectuons le parcours de 40 Km sans assistance et avec un vent de trois quarts arrière et une mer formée qui nous aide bien. On croise quelques cargos mais pas de problèmes vu qu'ils sont assez lents et ont une trajectoire rectiligne. Apres environ 8 heures à pagayer nous touchons enfin le continent à 17H00 locale. Le paysage est complètement différent, il y a des petits palmiers partout. Les seules personnes que l'on voit sont des pêcheurs dans des barques à rames.

50 Km à vol d'oiseau nous séparent encore de Tabarka, notre destination finale. Une petite ville tunisienne touristique à la frontière de l'Algérie. On fait le trajet en 3 jours, le paysage est saisissant car la forêt sur le littoral est très verte et les dunes sont très vite recouvertes de végétation derrière les plages. On s'attendait à quelque chose d'un peu plus désertique, d'un peu plus africain, mais bon justement le voyage sert aussi à aller au-delà des images d'épinal. En tout cas si en Corse et en Sardaigne il y'avait des bateaux de plaisance, depuis la Galite ils sont rarissimes. On a vraiment l'impression de naviguer dans une autre époque par rapport à la Sardaigne distante seulement de 200 Km. Les cotes s'étirent sauvages et à perte de vue entre Bizerte et Tabarka.En revanche, aux endroits où la côte est accessible, il y a des déchets partout, les Tunisiens n'ont pas encore trop le réflexe de protection de l'environnement, c'est dommage. La côte reste cependant très belle et poissonneuse.

Arrivés à Tabarka on sent vraiment l'Afrique, des musiques aux rythmiques orientales flottent dans l'air, on entend les appels à la prière de la mosquée. La vie est paisible et coule doucement dans cette petite ville touristique.
Les douaniers et les policiers n'en reviennent pas quand on leur dit qu'on a traversé la mer sur de si petites embarcations et ça les fait beaucoup rire. Ils sont un peu dépassés pour les papiers et du coup on a des documents assez marrant, du genre Olivier Nobili Capitaine du Yacht Nivullu battant pavillon français...

Les Tunisiens ont été globalement très gentils avec nous, merci à Djamel pour sa gentillesse, à Samir pour avoir accepté de convoyer les kayaks jusqu'à Tunis à Hamda pour avoir spontanément accepté de prendre les kayaks sur le toit de sa voiture pour le ferry Tunis Marseille et tous les autres dont nous ne connaissons pas les prénoms.

25 Aout MISSION ACCOMPLIE On a réussi notre traversée entierement à la pagaie, Yooohooo!!

Nous sommes arrivés cet aprés midi en France en Ferry depuis Tunis.
Nous voilà à la maison depuis quelques heures. Enfin une vraie bonne douche , nous sommes prêts à décrire avec plus de détails la fin de notre aventure.
Tout d'abord un ENORME MERCI à tous ceux qui nous ont soutenus dans cette aventure. Les messages des internautes nous ont fait un immense plaisir, et tout au long de notre périple nous avons reçu l'aide spontanée des locaux. Un grand merci en particulier aux Sardes pour leur accueil exceptionnel et leur gentillesse exemplaire. Et merci à tout nos amis qui nous ont aidés dans la logistique de cette expédition. C'est vraiment super quand on est à l'autre bout de la méditerranée de sentir le devouement total des proches. Vraiment merci à tous.


























































































































































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